Quelles sont les différences entre un jeu facile, un jeu accessible et un jeu simple ? Aucune ? Et pourtant, il n’y a rien en commun.

Jetons un coup d’œil sur l’utilisation de ces termes dans le domaine du jeu, qui entraînent parfois confusion dans les discussions.

1) La Difficulté : FACILE vs DIFFICILE

Un jeu facile, c’est un jeu présentant peu de challenge pour gagner.
On lui oppose le terme « Difficile » pour un jeu nécessitant beaucoup d’efforts du joueur pour arriver à gagner.
On parle ainsi de la difficulté à atteindre le but du jeu.

Sonic Mania Level Screen Image

Fin de niveau dans Sonic Mania

 

2) L’Accessibilité : ACCESSIBLE vs COMPLEXE

Un jeu accessible est rapidement/instinctivement compréhensible par n’importe qui (novices comme joueurs chevronnés, personnes valides comme handicapées), autant au niveau des règles (ce qu’il doit faire) que de l’utilisation (comment il doit le faire : ergonomie de l’interface, des contrôles, adaptation aux handicaps).
On lui oppose le terme « complexe », qui va demander au joueur un apprentissage avant de pouvoir jouer et manipuler correctement le jeu.
On parle ainsi de la difficulté à s’approprier le fonctionnement du jeu.

EVE Online Interface Image

Interface dans EVE Online

 

3) La Profondeur : SIMPLE vs PROFOND

Que ce soit une boucle de gameplay rapidement parcourue, un déséquilibre certain ou peu de stratégies et tactiques possibles, un jeu simple montrera ses limites très vite en termes de metagame.
On lui oppose le terme « profond », où une personne pourra par exemple passer des heures en dehors du jeu à faire des calculs mathématiques pour en appréhender tous les aspects.
On parle ainsi de la difficulté à maîtriser le metagame du jeu.

Starcraft 2 theorycrafting image

Theorycrafting dans Starcraft 2

 

UN EXEMPLE : LE GO

Prenons par exemple le jeu de Go, comme je l’ai fait dans mon article sur le métajeu :

  • Il est accessible : les règles sont assimilées en moins d’une minute. Le joueur pourra alors se lancer dans une partie très rapidement sans avoir de question à se poser.
  • Il est profond : Il faut de nombreuses années de pratique intensive pour en maîtriser les stratégies. Le joueur débutant se posera souvent la question « où dois-je jouer ? », alors qu’il a parfaitement compris les règles.
  • Si votre adversaire joue au hasard, le jeu sera facile. Si l’adversaire c’est l’IA AlphaGo, le jeu sera (trop) difficile.

 

CONCLUSION

Comme on peut le voir, on pourrait utiliser le terme « simple » ou même « facile » dans chacune des trois catégories… et c’est ce que beaucoup de gens font. Il est ainsi normal de ne pas être d’accord ou de s’emmêler les pinceaux dans une discussion alors que chacun des participants ne parle pas de la même chose.
La phrase « easy to learn, hard to master » (que l’on connaît en français par « simple mais non simpliste ») peut ainsi être traduite par « Accessible et Profond ».

J’espère que ce lexique vous aura permis d’y voir un peu plus clair.

PS : Beaucoup de joueurs utilisent aussi le terme « casualiser » pour exprimer le fait qu’un jeu puisse maintenant être joué par les « casuals » (ou « casu ») tout en y mettant un sens péjoratif, mais ne font pas la distinction entre ces trois éléments, négligeant souvent la profondeur de jeu ; comme on a pu le voir, un jeu peut être parfaitement accessible (« casual ») et profond.

Plus de détails concernant les « casuals » et les casual games ici.